Aujourd’hui, je voudrais vous sensibiliser sur différent troubles alimentaires.
Dans la vie de tous les jours, plusieurs personnes accordent énormément d’importance à leur apparence. Si vous n’êtes pas satisfait de votre image et associez beauté, minceur avec santé et succès, vous courrez le risque de souffrir de troubles alimentaires.
Qu’est-ce que les troubles alimentaires? L’anorexie, la boulimie ainsi que l’hyperphagie. L’hyperphagie est aussi appelée «boulimie sans vomissements» ou «compulsion alimentaire grave». Celle-ci correspond à une prise importante et compulsive de nourriture sans comportements compensatoires (vomissements, laxatifs, hyperactivités sportives et sociales…)
Lorsqu’il est question de troubles alimentaires, bon nombre de personnes ne se sentent pas concernés par le sujet. Toutefois, si l’on questionne les préoccupations liées à l’apparence et au poids ainsi que les comportements de gestion du poids telles que les diètes et la restriction alimentaire pour se rendre compte que ce sujet touche les gens beaucoup plus qu’ils ne le pensent.
L’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie sont des désordres mentaux qui surviennent généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, plus fréquemment chez les femmes. Quoique l’hyperphagie touche aussi les hommes. Il y a 7,5% de la population mondiale qui souffrirait de troubles alimentaires, près de 50% des personnes souffrant d’obésité souffriraient également d’hyperphagie. D’autres étudesconcluent à un pourcentage encore supérieur (dans l’obésité, à l’hyperphagie se mêlent fréquemment les grignotages).
Ce sont des troubles alimentaires d’origine psychologique. Celles qui en souffrent ne s’alimentent pas normalement, parce qu’en autre elles ont une perception erronée de leur image corporelle.
La personne anorexique refuse de s’alimenter alors que la boulimique succombe à ses fringales, se sent coupable et prend des moyens extraordinaires pour que ses excès alimentaires ne le fassent pas grossir. Une personne peut souffrir d’anorexie et de boulimie en alternance.
Pour ce qui a trait à l’hyperphagie, les personnes qui en souffrent consultent moins de psys que les autres troubles alimentaires. Elles se tournent plutôt vers un généraliste ou un nutritionniste.
Les personnes souffrant d’hyperphagie consultent en majorité pour des problèmes physiques consécutifs au surpoids ou à l’obésité : maladies du cœur, hypertension artérielle, taux élevé de cholestérol, diabète de type 2, apnée du sommeil, insuffisance respiratoire.
Le stress, l’anxiété, une dépression, les troubles de la personnalité, des conduites addictives, l’obsession du poids et une faible estime de soi augmentent les risques d’apparition de ces désordres. Certaines sont diagnostiquées TOC (trouble-obsessionnel-compulsif). Il est souvent conseillé aux personnes atteintes de suivre une thérapie cognitivo-comportementale.
Pour le boulimique ou l’hyperphagique, il adore manger et son cerveau le sait. Il va donc produire unegrande quantité d’insuline, ce qui va engendrer une faim assez importante en vue d’un énorme festin. Colère, dégoût, culpabilité, honte et sentiment de détresse sont souvent des émotions vécues en boucle par ces personnes.
Ces crises sont marquées par un début brutal, avec une sensation de malaise, de vide, de grande anxiété, que le patient ressent comme particulièrement pénible, et que l’ingestion massive et brutale de nourriture pourra calmer.
La personne anorexique est souvent perfectionniste, obsédée par la performance, par la réussite et par le désir d’avoir «un corps de rêve». Elle présente parfois d’autres troubles de la personnalité.
L’anorexique est une personne qui ne se contente pas d’un poids santé. Cela commence souvent par un régime amaigrissant auquel elle n’arrive pas à mettre fin parce que la perception qu’elle a d’elle-même n’est ni réaliste ni raisonnable.
Les personnes atteintes n’étant pas alimentées normalement peuvent éprouver fatigue et difficultés de concentration, ce qui peut se répercuter sur le rendement scolaire, au travail, dans des activités sociales ou dans la vie de famille.
Le principal obstacle au diagnostic est la dissimulation du comportement. En effet, l’anorexie, boulimie ou l’hyperphagie ne donne pas de signe physique au début de la maladie. Un médecin ne pourra donc pas deviner qu’il y a un problème au cours d’un examen de routine.
Tous ces troubles alimentaires isolent la personne atteinte de son entourage.
Les causes :
Parmi les facteurs qui favorisent les troubles alimentaires, on identifie une composante ainsi génétique spécifique aux troubles de l’alimentation ainsi qu’un facteur héréditaire. Il arrive qu’un des deux parents ait eu des comportements nutritionnels anormaux.
Ceux qui souffrent de ces maladies doivent être capables de s’astreindre à une discipline extrême; c’est pourquoi la persévérance, l’ambition, l’obsession et la tendance du perfectionnisme sont des traits de caractère que l’on associe souvent à ces troubles.
Des expériences traumatisantes comme des agressions, de la violence morale ou physique, des ruptures ou un contexte familial trop sévère, peuvent aussi être en cause.
La société et son culte extrême de la minceur, les magazines de mode et leurs mannequins squelettiques, les vedettes et la mode elle-même envoient tous le même message, soit celui qu’être mince, c’est être belle.
On note aussi que certains milieux peuvent influencer l’apparition de ces troubles, notamment, les écoles réservées aux filles, certains sports, comme la gymnastique, la natation et le patinage artistique, ou encore des métiers liés au monde du spectacle comme la danse, la mode et le cinéma.
Si la nourriture vient apaiser la détresse pendant un temps, elle devient rapidement une partie du problème. Pour certains, la dépendance se traduit par des troubles comme l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie, alors que pour d’autres, l’obsession les amène à grignoter continuellement ou à ne penser qu’à leur poids.
Quand la nourriture devientune drogue, comme le fait de manger trop, ou en tout cas plus que ce que la satiété devrait permettre. Cette augmentation de volume alimentaire avalée en temps normal par une personne a lieu de façon totalement incontrôlée. La nourriture est décrite par les boulimiques de, puissante, déroutante, sournoise et réconfortante.
De plus en plus de patients seraient touchés par l’anorexie, la boulimie ou des troubles alimentaires généraux. On noterait une augmentation annuelle de près d’un demi pourcent par année depuis les cinq dernières années.
Dans tout domaine psychologique et à fortiori dans celui des troubles alimentaires ou autres, il y a une règle élémentaire : «plus il y aura contrôle», «plus il y aura perte de contrôle». Le contrôle est illusoire (on appelle d’ailleurs cela «illusion de contrôle»). L’hyperphagie est une pure représentation de ce principe. Dans de nombreux cas, le trouble se continue et se développe simplement par cette alternance. Dans l’hyperphagie, de longues périodes d’abstinence et de régime draconiens laissent immuablement la place à des périodes de transgression, de compulsions alimentaires.
Notre société est rationaliste, scientifique et trouve assez fréquemment sa satisfaction dans le contrôle de la réalité qui l’entoure. Il en est de même dans le domaine alimentaire. Face à des problèmes de poids, la stratégie no1 consiste en la mise en place d’un contrôle de l’alimentation, à base de règles, de stéréotypes… Ainsi les personnes que les médecins côtoient dans desconsultations portant sur les troubles alimentaires sont de véritables encyclopédies de diététique ambulante, affirmant à tout vent et avec véhémence leurs règles alimentaires (discutable ou non) et présentant des croyances inébranlables dans ce domaine. Il est intéressant de noter que paradoxalement, plus il y a de certitudes et de règles, plus il y a de trouble alimentaire. Cet aspect nourrit un principe assez général dans le domaine des troubles psychologiques (et donc également alimentaires) : plus il y a de contrôle, plus il y aura perte de contrôle. Cet aspect trouve une explication assez simple et nette : le naturel ne se contrôle pas. Et l’alimentation fait partie du naturel.
D’un point de vue psychologique, la présence des règles entraîne deux processus qui vont venir amplifier les phénomènes : frustration et culpabilité. Frustration face aux interdits, aux arbitraires du régime (draconiens ou non) et puis culpabilité après la perte de contrôle. Dans les troubles alimentaires, les émotions que sont frustration et culpabilité sont anesthésiées et calmées d’une manière précise et particulière : par la prise importante de nourriture. Nous avons là un beau cercle vicieux. Il n’est pas rare dans l’approche thérapeutique des troubles alimentaires de trouver la remise en question en cause de la restriction cognitive au centre de la résolution de la problématique, et que la moitié du travail soit constituée par cette déprogrammation du sujet qui peut dans certains cas suffire à résoudre le problème. Leproblème est juste de se réinitialiser, de reformater le disque dur pour le débarrasser de ces programmes dysfonctionnels et inadaptés au bien-être.
Contrairement aux personnes souffrant de boulimie et a fortiori celles souffrant d’anorexie, les personnes qui consultent pour hyperphagie sont souvent disponibles et souriantes. Elles maintiennent une distance relationnelle assez importante. Cette distance de sécurité, révélatrice d’une insécurité relationnelle est importante. On peut d’ailleurs se demander si le poids ne constitue pas, spatialement, une sorte d’air bag relationnel. Le yoyo effectué lors des tentatives de régime témoigne d’ailleurs de cette zone de sécurité subjective, en rapport avec le poids : la personne ne peut perdre de poids au-delà ce seuil sous peine d’être fragilisée en danger. On voit là la difficulté de traitement de ce type de difficulté : le problème (être en surpoids) est également une solution (se protéger, se faire plaisir…)
La personne hyperphagique est souvent le «paratonnerre» de la famille, endossant les insatisfactions parentales, établissant fréquemment un lien très fort avec la maman. Cette dépendance la rend dépendante d’une reconnaissance qui n’arrive pas.
J’espère vous avoir permis de démêler un peu ces troubles alimentaires, méconnus, mais de plus en plus populaire malheureusement. Mon but est surtout de vous sensibiliser à ces troubles alimentaires, rester vigilants, dans votre entourage immédiat, il y sûrement quelqu’un qui en souffre en silence…